Clichés urbains

Le 2 septembre 2019

Tout public

Portrait d’une association, Clichés urbains, et de sa fondatrice, Marich Devise.

Clichés urbains 

Ateliers pour enfants, d’octobre 2019 à janvier 2020, 69, avenue de Flandre, Paris XIXe 

CAF Tanger 

 28, rue de Tanger, Paris XIXe  M° Riquet 

Cliches-urbains.org.


Portrait d’une association, Clichés urbains, et de sa fondatrice, Marich Devise, qui a fait de la photographie un moyen d’initier les enfants du quartier de Flandre, dans le XIXe arrondissement, à des techniques rigolotes… et à des questionnements citoyens.

Sur les murs du bureau de Clichés urbains, des diplômes qui témoignent des prix obtenus, et des photos en grand format, colorées, originales dans leur cadrage, éclatantes de vie : forcément, c’est la vocation de cette association que d’animer chaque semaine des « ateliers photographiques de proximité » pour les enfants du quartier de Flandre, dans le XIXe arrondissement. Ces images sont le fruit de tout un parcours ; et d’abord celui de Marich Devise, la fondatrice de l’association. « Au départ, explique-t-elle, Clichés urbains, c’était le titre du projet de fin d’étude d’une amie, qui voulait faire faire des photos aux sans-abri du Forum des Halles. Le projet n’a jamais vu le jour, mais le nom est resté… » Oui, mais tout a vraiment commencé lorsque cette jeune avocate passionnée de capoeira et de photographie est partie pour six mois sabbatiques au Brésil, en 2006, avec son appareil photo en bandoulière. C’est là qu’elle a l’occasion d’apprendre la photographie aux enfants des favelas. Lorsqu’elle revient en France, l’idée d’ateliers photo pour les enfants des cités prend forme, d’abord à Montreuil, avec un petit groupe d’amis. Mais après des mois de labeur acharné, les bonnes volontés se découragent et Marich continue seule, le samedi, en poursuivant la semaine son travail d’avocate : « J’ai juste relocalisé le projet dans le XIXe, là où j’habitais. J’ai eu la chance d’obtenir un local, et celle de connaître une institutrice de l’école Mathis, toute proche. Ainsi j’avais un public d’enfants tout trouvé. » Depuis, l’équipe de  Clichés urbains s’est étoffée – notamment d’étudiants de Sciences Po effectuant un stage citoyen, qui contribuent à animer les ateliers hebdomadaires.

Ces ateliers durent deux heures, avec un petit temps d’explication, et toute une partie pratique. Ils se terminent systématiquement par un goûter. A chaque fois, il s’agit de produire une image autour d’un thème. « On s’attache à ce qu’ils soient acteurs de ces images. Chaque thématique leur demande une réflexion, une mise en scène : la série Moi président, par exemple, les invite à réfléchir sur ce qu’ils feraient s’ils étaient président, et implique aussi d’observer les codes visuels des photographies présidentielles. Les enfants s’amusent, apprennent des choses, et produisent des images intéressantes, ce qui est gratifiant pour eux, d’autant que chaque cycle d’ateliers donne lieu à une exposition dans le quartier.
Et cela aussi nous permet de les sensibiliser à certaines questions, autour de l’écologie, de la parité, des droits des enfants… »
Mais pas seulement : travailler sur l’image est aussi une manière pour les animateurs de Clichés urbains de développer l’analyse critique, d’ouvrir le regard au monde qui nous entoure, mais aussi de s’interroger sur des notions comme la beauté ou la poésie. « Au cours de l’année, on emmène les enfants voir des expositions, on leur montre aussi comment on peut truquer des photos, grâce à différentes techniques. On essaie de leur apprendre à regarder, et par la même occasion, à penser. On a envie qu’ils aient la curiosité, l’appétit d’apprendre, pour pouvoir être des adultes éclairés, conscients, et à même d’aller chercher la vérité… Vaste programme ! »

Clichés urbains développe aussi des stages pour ados et des installations de décors in situ, avec des accessoires, l’ensemble formant un studio en plein air où parents et enfants prennent la pose. Là encore, le but est de promouvoir des thématiques citoyennes, tout en créant du lien… et en démontant un à un les clichés.

Orianne Charpentier