Vice-Versa

Des vingt-sept émotions humaines recensées par les auteurs de Vice-Versa, il n'en reste finalement que cinq présentes dans le cerveau de leur jeune héroïne. Largement suffisant pour s'engager dans une aventure trépidante et pleine d'enseignements.

Ils sont plusieurs dans la tête de Riley. Cela n’est pas une simple expression désobligeante, mais une constatation. Le cerveau de cette gamine de 11 ans est un quartier cérébral où s’activent Joie, Peur, Colère, Tristesse et Dégoût. Selon que l’une ou l’autre effleure ou appuie sur les boutons de la table de contrôle, et Riley rit, pleure, rous-pète, déprime, panique… Voilà pour le principe. De la part de l’auteur de Monstres et Cie, chef-d’œuvre psychanalytique autour des peurs infantiles, c’est la promesse d’un grand film. Tenue. Car le scénario ne reste pas cantonné au bureau cervical. Joie et Tristesse se retrouvent éjectées aux confins du conscient, de l’inconscient et même du subconscient de la préado au bord de la rébellion. Le voyage est fan-tastique, parsemé d’embûches poétiques et de dangers oniriques. Pourquoi les souvenirs s’effacent-ils parfois ? Pourquoi un ami ima-ginaire disparaît-il sans crier gare ? Le film est bourré d’idées et de clefs dont les pédopsychiatres se régaleront, mais il ravira avant tout leurs jeunes patients, trop heureux de découvrir enfin ce qui se passe dans leur tête sans que personne ne la leur prenne !

Christophe Carrière

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