Anina
À partir de 6 ans
en vodLes affres d’une écolière dont le prénom, Anina, est un palindrome.
Elle aurait pu s’appeler Anna ou Eve, mais le film (et le roman dont il s’inspire) est d’origine uruguayenne et le prénom palindrome de l’héroïne sera donc ibérique : Anina. Car c’est bien là le cœur du problème de celle-ci : ce prénom associé à son patronyme, Yatay Salas, pourrit la vie de la malheureuse, risée de ses camarades d’école.
Une baston plus tard, la voilà convoquée avec son ennemie jurée devant la directrice, qui remet aux deux élèves une enveloppe scellée. Elles ne pourront l’ouvrir que dans une semaine.Sept jours à fantasmer et à angoisser sur son contenu, une sanction sans doute mémorable.
On n’en dira pas plus, mais, pour paraphraser Fritz Lang (source d’inspiration avouée du réalisateur d’Anina), l’exercice se révélera profitable. En tout cas, voilà un long-métrage d’animation d’une folle ambition intellectuelle, évitant les clichés, tordant le cou aux idées reçues, usant sans abuser d’onirisme, ne manquant pas de lettres (jusqu’à citer, en VF, un palindrome de maître Capello : « Esope reste ici et se repose ») et évidemment non dépourvu d’humour.
L’animation, savant mélange de numérique et de traditionnel, ne gâche rien à l’affaire. Une pépite, en somme.
Cristophe Carrière
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Anina
D’Alfredo Soderguit
Avec Federica Lacaño, Guillermina Pardo
