Henri Dès : Cinquante ans de création musicale
Tout public
Portrait du chanteur préféré des enfants depuis trois générations.
Portrait par Corrinne Hyafil.
Le matin, après sa gymnastique quotidienne, Henri Dès prend sa guitare. C’est toujours par la musique que le chanteur des mômes trouve ses idées, qu’il construit ses chansons. La musique lui chante quelque chose, lui raconte déjà une histoire mais sans les mots justes avec des « tagada gada », « zoum zoum zoum » et autres onomatopées. « Quand j’ai construit ma musique pour qu’elle soit susceptible de faire une chanson, j’attends que les premiers mots arrivent. Et souvent ce mariage se fait assez naturellement. Et puis, autour des premiers mots, il y a toujours une sorte de fratrie de mots qui vient fonctionner ».
Et ne croyez pas que celui qui a sorti 36 albums dont plusieurs disques d’or, quand ce n’est pas de diamant, et qui a rempli 94 fois l’Olympia depuis 1986, ne revient jamais sur son travail. « Parfois je me réveille à 4 heures du matin pour modifier une phrase, pour que les paroles fonctionnent mieux dans le rythme de la chanson, dans la tournure, dans la rime. »
L’idole des tout-petits, dont une trentaine d’écoles et de crèches portent son nom, est né en 1940 à Renens, en Suisse, d’un père masseur et d’une mère coiffeuse. Après avoir été apprenti dessinateur architecte, il part à Paris et chante pour les adultes aux terrasses des cafés et dans les cabarets.
A 30 ans, il représente la Suisse à l’Eurovision et termine quatrième. A la naissance de son fils, changement de cap, il se dirige vers la musique pour enfants et publie en 1977 son premier album, Cache-Cache. Le succès le surprend encore aujourd’hui. « Quand j’ai commencé, je faisais des scolaires, personne ne me connaissait. Je faisais deux spectacles dans la journée comme tous ceux qui commencent une carrière. Ensuite, les scolaires se sont transformés en spectacles tout public, on est passé de salles de 300 places à 800. Et puis, tout d’un coup, c’était l’Olympia, les Zénith, les tournées et toute l’usine à gaz. Et c’est très bien. »
Le chanteur, qui a retrouvé sa moustache après s’en être passé pendant quatre ans, a une fois de plus rempli l’Olympia l’an dernier. « Les gens continuent à se souvenir de moi assez positivement, alors ils viennent avec leurs mômes qui chantent les mêmes chansons qu’eux et qui, souvent, ont eux-mêmes des mômes… ça fait trois générations. » Peut-être parce qu’avec lui, on peut faire des Bêtises à l’école.
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