Kirikou et la Sorcière
À partir de 6 ans
en vodRetour sur un des derniers héros du XXe siècle : Kirikou !
C’était le 9 décembre 1998. Comme chaque année, les enfants venaient de faire le sapin et n’attendaient qu’une chose, ou plutôt trois : les vacances de Noël, le dessin animé qui va avec et bien sûr les cadeaux. Et pour ce qui est du film, il se trouve que cette année-là, ce n’est pas Disney qui sort Mulan qui a la main, mais Spielberg via sa boîte de production qui sort coup sur coup Fourmiz et Le Prince d’Egypte. Les deux titans, trop occupés à se tirer la bourre, ne font pas gaffe aux plus petits qu’eux, surtout si l’un de ces outsiders est petit, noir et tout nu. Et c’est pourtant celui-là qui va rafler la mise !
Kirikou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, va devenir le héros de plusieurs générations, tout droit sorti de l’imagination de Michel Ocelot, héritier à la fois du Douanier Rousseau et de Jean de La Fontaine. A l’écran, Kirikou sort aussi du ventre de sa mère, coupant le cordon avec ses dents (pas de sang rassurez-vous, cela reste un film jeune public) pour se barrer aussi sec dire le fond de sa pensée à la sorcière qui n’a de cesse de piller et même manger les villageois.
S’en suit des péripéties, des situations comiques, des actions héroïques, le tout au rythme de la musique de Youssou N’Dour (dont la chanson « Kirikou n’est pas grand, mais il est vaillant » résonne encore dans toutes les têtes) et mené par un bonhomme pas plus grand que la main et se baladant cul nu. Ce détail non-vestimentaire (qui a posé un gros problème pour l’exportation du film aux Etats-Unis) en dit long sur la haute opinion qu’Ocelot a des jeunes spectateurs, assez intelligents et innocents pour ne pas s’offusquer, le regard bien plus attiré et émerveillé par la facture esthétique du spectacle, avec des couleurs qui pètent jusque dans les gris et un graphisme d’une finesse irréprochable. En deux mots : un classique.
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Kirikou et la sorcière
De Michel Ocelot
A partir de 6 ans