La Jeune Fille sans mains
À partir de 9 ans
en vodLa Jeune Fille sans mains est le film d’animation le plus étonnant qu’on ait vu depuis… peut-être bien depuis toujours !
Ce n’est pas simple car pas banal. Pensez donc ! Un dessin animé où lesdits dessins sont inachevés ! Un film pas fini, alors ? Que nenni ! Un long-métrage qui a transformé les contraintes en art. Ou en or, pour rester dans le sujet. On y vient, d’ailleurs.
Il était une fois un meunier très pauvre qui, à la demande d’un zigue mystérieux, échangea volontiers ce qui se trouvait derrière lui, à savoir un pommier, contre une fortune immédiate. Sauf que dans l’arbre se trouvait la fille du désormais nouveau riche. Quelque temps plus tard, le Diable (car c’est bien lui qui proposa ce marché de dupes) vient réclamer son dû. Qu’il ne peut emporter : sa proie est trop propre et pure. Il reviendra quand elle puera « la charogne » – ce sont ses mots. On vous passe les détails, mais arrive ce moment où, pour satisfaire le démon, le meunier doit couper les mains de sa fille. Mais il y a encore un truc qui ne convient pas (pour faire bref), et elle part errer sur les chemins. Un exil qui l’amènera vers des êtres remarquables. Cette précision pour rassurer tout le monde.
La Jeune Fille sans mains garde la cruauté du conte de Grimm dont il est tiré, mais ne verse pas dans l’hémoglobine ou le sordide. On est plutôt dans la libre interprétation et la poésie – qui vont toujours de pair. Et c’est bien parce que l’animation est plus impressionniste que figurative que l’esprit est libre de gambader. Faute de financements, le réalisateur a concocté son film plan par plan, tout en esquisses et en ébauches.
Mis bout à bout dans des décors parfois superposés, ils composent in fine un film sublime, vivifiant, épatant. Aux antipodes d’un Pixar ou d’un Myazaki, et pourtant tout aussi fascinant. Charge à vous d’expliquer ça aux enfants et de les inviter à découvrir de nouveaux horizons graphiques. Bon voyage !
CROF’