Léo, roi de la jungle

« Dans la jungle, terrible jungle, le lion est mort ce soir », dit la chanson. Autant prévenir, Léo, roi de la jungle ne faillit pas au couplet ! Les gamins vont voir un dessin animé intelligent, un qui ne les prend pas pour des moutons apeurés, mais pour des petits fauves curieux. Tel ce Louné, jeune héritier assez inconscient pour croire que l’homme est bon. Perdu dans la savane, il se retrouve dans un cirque, loin de son père qui doit gérer : 1) La disparition de son fils. 2) Une épidémie de variole touchant sa femme et sa fille. 3) Une bande de gougnafiers, moins soucieux de l’environnement, qu’ils mettent à feu et à sang, que d’une fameuse pierre de lune, source d’énergie et de profits illimités sise dans le « royaume » de Léo.

Dans ces conditions, on accroche aisément à l’intrigue. Et tandis que les gamins frémiront au réalisme pas banal de cette aventure exotique, où les phacochères ne chantent pas « Hakuna matata » mais se font tirer comme des lapins, les adultes se régaleront de cette madeleine de Proust, ce Léo, roi de la jungle étant bel et bien le même que celui qui combla nos mercredis après-midi d’antan. Une version longue réalisée en 1997, comme une réponse tardive à un certain Roi Lion qui pompa allègrement l’œuvre originelle de Osamu Tezuka, sans en retenir la substantifique moelle, que l’illustre Japonais résumait parfaitement : « Le danger, c’est essayer de faire oublier la réalité de manière artificielle. L’essentiel est de célébrer l’espoir, et non la fatalité. » Méfiez-vous des royales imitations et offrez-vous Léo, roi de la jungle, le modèle déposé.

Christophe Carrière

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Léo, roi de la jungle (1997)

A partir de 8 ans

De Yoshio Takeuchi

Disponible sur MyCanal