Les triplettes de Belleville

Six ans après La vieille dame et les pigeons, Sylvain Chomet récidive avec Les triplettes de Belleville. Une histoire où le trait de génie du réalisateur-dessinateur est aussi un trait d’union entre le vélo, les grands-mères, le burlesque – et puis quoi encore ?

C’est dans les vieux pots qu’on fait les bonnes soupes. Certes, avec Les triplettes de Belleville, on serait plutôt dans le consommé qui se déguste. Il faut savoir gré au réalisateur de se souvenir qu’il y a un dessert autre que le pop-corn – de la glace à la grenouille, par exemple, que les lesdites triplettes (gloires chantantes d’antan devenues musiciennes pas banales) sucent beaucoup (après les avoir chassées à la grenade). Cette scène d’anthologie ravira les gamins, toujours friands de démesure burlesque. Au-delà du ton comique qui fédère grands et petits, il y a la patte d’un auteur, un vrai.

D’abord dans l’histoire : lorsque Champion, enfant désespérément mélancolique, manifeste un intérêt pour le vélo, sa grand-mère qui l’élève lui en offre un illico et décide de l’entraîner sans relâche. Jusqu’à l’envoyer, une fois grand, au Tour de France où, comme d’habitude, il finit dernier, et, comme par enchantement, disparaît. Kidnappé par des malfrats qui l’emmènent de l’autre côté de l’océan, à Belleville, où les triplettes aident la grand-mère à récupérer son Champion. Belleville par la mer ? s’interrogeront les spectateurs perspicaces. Il convient ici de se laisser mener (en bateau) par l’imagination débordante de Chomet dont le trait est reconnaissable : de la caricature poétique, du Tardi joyeux, du Tati dessiné. Du Chomet, en fait.

Qui a vu La vieille dame et les pigeons fera le rapprochement. Les autres seront heureux d’apprendre qu’il y a une vie après Kirikou (son producteur est le même que pour La vieille dame… et Les triplettes…). Il est probable que ledit producteur finisse par s’habituer au succès.

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Les triplettes de Belleville (2003)

À partir de 6 ans

De Sylvain Chomet

Disponible en VOD