Les Voyages de Gulliver

Adaptation très écourtée du roman de Jonathan Swift, Les Voyages de Gulliver, de Dave Fleischer, dont chaque ressortie mérite d’être signalée, s’attache uniquement à la partie où le marin au long cours échoue sur l’île de Lilliput.

C’est vrai que, visuellement, le passage est plus amusant et spectaculaire puisque les Lilliputiens mesurent 15 centimètres, quand Gulliver fait, à vue de nez, un bon mètre 75. Celui-ci a les traits étonnamment fins et réalistes pour l’époque (on est en 1939, à des années-lumière de l’image de synthèse), sublimés par la rotoscopie, invention déposée par Dave Fleischer et son frère Max – on vous la fait simple : les malins prenaient une image réelle et la reproduisaient grâce à un calque.

Pour les Lilliputiens, c’est du traditionnel pur jus, avec gros pif et billes de clowns, étrangement proches des sept nains de Blanche-Neige. Et pour cause : la plupart des quelque 700 dessinateurs engagés sur Les Voyages de Gulliver avaient été « empruntés » à Disney, lequel venait de prouver au monde entier, avec Blanche-Neige et les sept nains justement, qu’un long-métrage animé pouvait décrocher le jackpot.

Charge à Fleischer et à son frère de faire aussi bien. Et, objectivement, ils ont fait mieux ! Les Voyages de Gulliver est plus soigné, moins mièvre… Hélas, les Fleischer n’ont jamais réitéré l’exploit. Par la force des choses et une logique chère à M. de La Palisse, leur chef-d’œuvre n’en est que plus unique.

CROF’

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Les Voyages de Gulliver

A partir de 4 ans

De Dave Fleischer