Moonrise Kingdom
À partir de 8 ans
en vodSur une petite île au large de la Nouvelle-Angleterre, au cœur de l’été 1965, Suzy, aînée de quatre enfants et fille d'avocats, et Sam, orphelin et fier khaki scout, douze ans, décident de s'enfuir à l'aventure pour pouvoir vivre leur amour. Tous les habitants de l'île se mobilisent pour les retrouver, mais Suzy et Sam sont bien décidés à ne pas rentrer malgré la violente tempête qui s'approche...
Moonrise Kingdom est le septième long métrage de Wes Anderson, figure emblématique du cinéma indépendant américain. Comme à son habitude, il nous propose une histoire qui frôle le surréalisme et une galerie de personnages décalés, à la fois drôles, mélancoliques et tourmentés, dans un monde à part.
Wes Anderson est un artisan. Le soin apporté à chaque plan, à chaque détail de ses films, est incroyable. La maison de Suzy par exemple qui ressemble à une maison de poupée, que l’on voit pour la première en plan de coupe. La caméra parcourt la maison en nous montrant chaque pièce, nous faisant ainsi découvrir les personnages et leurs objets fétiches, comme le tourne-disque de Lionel, les livres de Suzy ou le mégaphone de Mme Bishop.
Le film se passe sur une petite île de la Nouvelle-Angleterre. Wes Anderson raconte qu’ils ont fait le tour de nombreuses îles pour trouver celle qui convenait, y compris pour le décor de la maison. Ils ont finalement fait un mélange de ces différentes îles et de différentes maisons visitées. La plupart des décors sont naturels – l’église qui est une des plus vieilles des États-Unis – ou construits pour le film – la cabane dans l’arbre, dangereusement haute. Seuls certains effets spéciaux, comme les scènes de tempête, ont été recréés par ordinateur. Parce que Wes Anderson, dont le film précédent, Fantastic Mr. Fox, est un film d’animation, préfère les trucages artisanaux, les effets de perspective ou l’utilisation de miniatures et de maquettes à l’utilisation d’effets spéciaux numériques.
Au-delà du soin apporté aux décors et aux costumes, chaque plan est soigneusement calculé. Un des éléments essentiels du cinéma de Wes Anderson est la symétrie intrinsèque à la plupart de ses plans, l’organisation de ceux-ci, et les mouvements de caméra qui déplacent l’attention du spectateur, s’éloignent ou se rapprochent, tel ce plan dans la séquence d’ouverture, dans lequel nous passons derrière la fenêtre et où la caméra s’éloigne au son de la musique d’Henry Purcell depuis les jumelles de Suzy jusqu’à une vue d’ensemble de l’île. Cette symétrie et ce travail sur les couleurs donnent lieu à des images mémorables et uniques comme celle du tourne-disque au bord de l’eau…
Mais ce n’est pas seulement dans son côté formel que Moonrise Kingdom vaut la peine d’être vu. Il nous parle aussi des premiers émois amoureux, de l’adolescence, de l’impression d’être incompris, de la famille. Il inverse les rôles, les enfants se comportant plus comme des adultes que les adultes eux-mêmes, désemparés, tristes et seuls. Ce sont les enfants qui prennent leur destin en main, se gèrent seuls – Sam, parfait khaki scout, toujours prêt – et redonnent espoir aux adultes dans une happy end tant attendue.
Moonrise Kindgom est peut-être le film de Wes Anderson le plus touchant et le plus enthousiasmant par son énergie et sa confiance en une jeunesse qui croit en elle-même.
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Moonrise Kingdom
A partir de 8 ans
De Wes Anderson