Pompoko

C’est limite énervant. On ne cesse de nous exhumer des dessins animés japonais d’il y a dix, quinze ou vingt ans, nous jurant à chaque fois que celui-ci est mieux que le précédent… et cela s’avère toujours exact. Le dernier s’intitule Pompoko, date de 1994, et c’est un chef-d’œuvre. Epatant dans la forme, génial dans le fond. Deux heures en compagnie de tanukis, ratons laveurs nippons, en butte contre l’expansionnisme urbain effréné. Tandis que l’humain construit à tour de bétonneuse, les tanukis s’organisent pour défendre leur espace vital, sis au milieu de la forêt.

Et ils ne manquent pas de pouvoirs, capables qu’ils sont de se transformer à volonté. Barbapapas virulents, ils multiplient chez leurs ennemis les hallucinations, source au mieux de frayeurs carabinées, au pire d’accidents fatals. Aussi rigole-t-on beaucoup, mais avec un poil d’inquiétude qui va grandissant : et si ce dessin animé, a priori amusant et endiablé, ne dissimulait pas un profond désespoir ?

Un coup d’œil sur la filmographie de son réalisateur, Isao Takahata, confirme le double fond de la chose : Kié la petite peste, Goshu le violoncelliste ou Le Tombeau des lucioles étaient marqués du sceau conjugué de l’amertume et de la légèreté. Le talent du bonhomme ne connaît pas de limites.

Christophe Carrière

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Pompoko (1994)

A partir de 7 ans

De Isao Takahata

Disponible sur abonnement Netflix ou sur Canal VOD