Tito et les oiseaux
À partir de 7 ans
en vodGros coup de cœur pour Tito et les oiseaux, formidable dessin animé qui enjoint le public à ne pas céder à la peur, source de tous les malheurs du monde.
Tito est petit mais il est vaillant. Rien que pour cela, on pourrait le jumeler avec Kirikou. Rapport à son homologue africain, Tito vit de l’autre côté de l’océan, à Sao Paulo. Pas dans un village donc, mais dans une mégalopole en proie à la peur distillée par les infos qui tournent en boucle, relayées par des Cassandre sans foi ni loi, marchands de frousse animés par l’audimat. Or, le père de Tito, inventeur porté disparu, a bien fait la leçon à son fils : « Le pire fléau du monde, c’est la peur. » « Voilà comment elle a contaminé le monde » prévient Tito en guise de préambule. Vaste programme. Et sacré film. Magnifique parabole sur une époque plombée par la trouille et la bêtise qui transforme l’Humanité en un vaste troupeau de veaux promis à l’abattoir. Il en suffit d’un, en l’occurrence Tito, pour renverser la vapeur. Le gamin ne parle pas aux oiseaux, mais sait les écouter. Et ça a son importance. Son père encore, lui a bien dit que les hiboux annonçaient les séismes, que les corbeaux prévenaient des incendies, etc. (ce qui est vrai : on a vérifié !). Aidé par les pigeons, Tito s’en va enrayer une épidémie d’effroi. La démonstration est édifiante. Le film est magnifique. Singulier, aussi. A l’opposé des canons esthétiques en vigueur. Le graphisme est à base de peinture à l’huile intégrée à une animation numérique. En résulte une image à la fois artisanale et soignée, invitant au voyage et à la réflexion, insufflant du rêve dans un univers cauchemardesque –rassurez-vous, à la fin, c’est le rêve qui l’emporte.
CROF‘