Tout en haut du monde
À partir de 7 ans
en vodPrix du public au Festival d’Annecy 2015, Tout en haut du monde est un film d’aventures beau et bon à la fois.
Elle a un sacré caractère, Sacha ! Qu’elle tient de son grand-père, Oloukine, célèbre explorateur porté disparu lors d’une traversée du Pôle Nord.
Le vieux loup de mer était le chouchou du Tsar, et la petite fille menait une vie douillette au sein de l’aristocratie russe. Oui, on est passé à l’imparfait parce que là, en 1892, Sacha est une adolescente plus du tout en odeur de sainteté à force d’insister pour relancer les recherches du grand-père et de son navire dernier cri.
Du coup, elle fugue et part toute seule comme une grande à la conquête du Grand Nord. Ça ressemble à du Jules Verne mais ça n’en est pas. C’est du Rémi Chayé, dont c’est le premier long-métrage mais surement pas les débuts dans l’animation. L’artiste a été à bonne école, puisqu’il fut assistant réalisateur sur Brendan et le secret de Kells. Et il y a effectivement un cousinage dans le graphisme et la mouvance.
Mais avec ses couleurs pastel et son souffle épique, Tout en haut du monde a sa personnalité, son charme propre. Et en plus d’être beau, c’est intelligent. Pas question de chercher à plaire à tout prix.
Si le film fédère, c’est par la confiance que l’auteur a en son sujet (à juste titre, car c’est passionnant), et dans celle qu’il accorde au public, capable de comprendre, même jeune, des situations dramatiques, pour ne pas dire extrêmes. Rien de violent, ne vous inquiétez pas ! Au contraire. Sans concessions, le film n’en est pas moins, parfois, poétique. Un peu de douceur dans un monde d’aventures.
Christophe Carrière
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Tout en haut du monde
de Rémi Chayé