A qui mieux mieux

Quel est cet être-là ? ce bonhomme balbutiant qui peine à dire et s’extasie de quelque côté qu’il se tourne ? Un petit enfant à peine né ? On ne sait pas. On ne sait pas quand ça commence, bredouille-t-il après moulte bégaiement. Le spectacle ? La parole ? La vie ? Roulement de tambours et tour de piste.

Notre bonhomme est très affairé, il s’évertue à extraire les mots un à un, à les malaxer, jusqu’à ce qu’un gros coussin débarque comme un cadeau du ciel. Dessus, dessous, il joue avec, l’étreint, se cache dedans, en sort de la matière… Il y a du Beckett dans cette histoire, un fond de philosophie, mais A qui mieux mieux n’a rien de compliqué, au contraire, c’est à la fois élémentaire et profond. Comme les enfants, comme leurs questions. Il y a du clown et aussi beaucoup de jeu.

Dans cette nouvelle création pour corps et objet, où l’interprétation de l’acteur Bruno Amnar laisse beaucoup d’espace au spectateur, le metteur en scène Renaud Herbin joue cette fois beaucoup avec le langage. Une nouvelle matière pour le marionnettiste qui, six ans après Wax, au moment où il s’apprête à quitter la direction du TJP de Strasbourg, retrouve une belle inspiration pour s’adresser à nouveau aux tout-petits.

Exploration gestuelle et poétique, A qui mieux mieux nous invite dans l’état sensoriel de découverte d’un tout-petit. Son corps, ce qu’il en sort, le monde, tout est nouveau ! Il passe de la surprise à la joie, de la curiosité à l’excitation, à la crainte aussi parfois. La découverte du langage, la présence au monde : de grandes questions de théâtre aussi !

Maïa Bouteillet

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A qui mieux mieux

A partir de 3 ans

Du 13 février au 2 mars

Théâtre Paris Villette

Tarif : 14€, 9€

© Benoît Schupp