Ailleurs
Récompensé au Festival d’Annecy, ce film réalisé par un jeune réalisateur letton nous embarque loin.
Devant Ailleurs, film d’animation sans parole planant, on alterne entre l’émerveillement et l’angoisse. Est-ce un rêve ? une fable ? c’est en tout cas une sorte d’errance contemplative, un voyage dans l’imaginaire où le sens cède souvent la place à la puissance d’évocation des images. Il faut se laisser aller pour en apprécier toute la portée et accepter de n’avoir pas toutes les clés.
L’histoire, en apparence, est celle d’un jeune garçon suspendu à un arbre par son parachute. Il a atterri dans un lieu désertique et inconnu, île paradisiaque ou confins hostiles, on ne sait. Il est seul, à la merci d’une inquiétante créature, que certains apparenteront peut-être à une allégorie de la mort. Pour la fuir, et dans l’espoir de rencontrer des semblables, il traverse des paysages tour à tour merveilleux et effrayants…
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On sent chez Gints Zilbalodis, le jeune artiste letton qui a réalisé ce premier long métrage d’animation seul (de A à Z !), une véritable fascination pour la beauté luxuriante de la nature sauvage, fascination qui n’est pas sans rappeler l’univers de Hayao Miyazaki. Film énigmatique et sensible, devant lequel on passe d’une émotion à l’autre, dont un certain enfermement, Ailleurs peut se regarder pour ce qu’il est : une traversée dont la fin reste ouverte. On peut aussi y voir un parcours initiatique, une fable sur la solitude et sur la difficulté de se construire, de même qu’un questionnement sur notre relation à notre environnement.
Le film a obtenu le Prix Contrechamp au festival international du film d’animation à Annecy.
M.B.