Celle qui marche loin

Du 11 juillet au 13 juillet 2022

À partir de 8 ans

Spectacle

Une enthousiasmante création transatlantique de théâtre d’objets pour raconter l’histoire de l’Amérique autrement.

Fermez les manuels scolaires, ne vous fiez pas aux westerns : non, Christophe Colomb n’a pas découvert l’Amérique, et, non, le far Ouest n’était pas de grandes plaines vides. Et si les Inuits, ou même, les Vikings, étaient passés par là ? L’histoire est toujours écrite par les vainqueurs.

Et d’entrée de jeu, Celle qui marche loin, du duo franco-québécois Maude Gareau et Gildwen Peronno, nous en fait entendre une autre, alternative et féminine, voire féministe, sous la forme d’un « roadtrip pour objets », drôle et incisif, où des éléments très simples servent de support à un jeu d’acteur tout en finesse.

Créé en 2020, entre le Canada et la Bretagne, entre les compagnies des Ombres folles et du Roi Zizo, ce spectacle, qui tient dans une valise ou à peine plus, a pâti des nombreux confinements et fermetures de frontières d’où son arrivée au Mouffetard in extremis, à l’heure de la fermeture estivale. Mais un conseil : ne passez pas à côté !

L’histoire que ces deux-là installent peu à peu, au départ avec un simple morceau de corde, un sac de billes, deux ou trois bûches et quelques figurines d’animaux, nous embarque loin, en 1800 et quelques, dans une Amérique où vivent une multitude de peuples autochtones (les billes !) parlant une multitude de langues, et où les Français, les Anglais et d’autres Européens débarquent alternativement.

L’histoire donc, est celle de Marie Iowa, née d’un père sioux et d’une mère iowa, véritable figure de pionnière qui, aux tâches ménagères, préférait les expéditions tant et si bien qu’elle traversa trois fois les Rocheuses, en plein hiver, avec ses deux enfants en bas âge. Un exploit !

Une histoire autochtone et métisse, une histoire de femme oubliée, de celles qui ont construit l’Amérique et auxquelles le duo franco-québecois souhaite rendre hommage dans ce spectacle qui privilégie l’espièglerie à la sentence. Tour à tour, narrateurs et personnages, Maude Gareau et Gildwen Peronno jouent un pied dans le passé l’autre dans le présent de la scène, avec une complicité propice à faire naître tout un monde. Ils jonglent avec les références et les anachronismes, questionnent le métissage culturel, bousculent le repli identitaire et incitent le public à en faire autant.

L’accent de Maude Gareau, bien assorti de quelques expressions locales, achève de nous transporter. Et quand ce road movie — à dos de cheval et plus souvent à pied — s’arrête, on en voudrait encore. Une découverte, sûr qu’on les reverra !

Maïa Bouteillet

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Celle qui marche 

A partir de 8 ans

Les 12 et 13 juillet à 20h

Tarif : de 8 à 16€