La forêt des larmes
Une installation-spectacle immersive qui convie les tout-petits et les grands à un instant de poésie.
C’est une cabane bleutée, un nid, un temple, un refuge merveilleux posé sur la scène, où chacun chacune, petits et grands, sommes invités à nous frayer un petit coin. Un espace où l’on se pose, comme souvent dans les propositions de Cécile Fraysse de la compagnie AMK, metteuse en scène autant que plasticienne qui rêve généralement ses spectacles à partir de la scénographie.
Ici, on se glisse dans une installation de cotonnades teintes à l’indigo et confectionnée à la main (façon shibori japonais, ou tie and dye) et l’objet lui-même est fascinant : chaque bande de tissu est unique, chaque imprimé est différent. L’accroche rappelle un mobile ou un attrape-rêve et suggère la sieste ou l’écoute flottante.
On s’assoit en tailleur ou sur les talons, les uns à côté des autres, en petit comité, et spontanément on chuchote. Le temps que chacun soit installé, on se laisse envahir par le calme qui émane de l’espace. On en oublie le dehors. Et voilà que deux interprètes se faufilent : une chanteuse musicienne (Agnès Chaumié) et une acrobate danseuse (Iorhanne da Cunha, déjà présente dans Nid) qui évoquent en quelques mots et gestes délicats le mystère des larmes. Leur naissance, leur trajet, leur histoire sensible.
La tendresse, la contemplation, les émotions sont au cœur de cette Forêt des larmes, que Cécile Fraysse, artiste à l’écoute des tout-petits, a composé à la manière d’un paysage à partir d’improvisations avec les interprètes. « Nous travaillons à partir de visions, sensations, improvisations, qui nous évoquent ce monde sensible des larmes. Fragments d’histoires et de récits, contemplations de glissements d’eau, atmosphères de savon et de larmes qui lavent, circulation de grelots dans ce corps paysage, traces de craie et graines de sons, jeux de chants inuits et éclats de rires…, nous tentons à travers ces tableaux de composer un langage spécifique à la toute petite enfance, multisensoriel et “dense de signes” ». En parallèle, la compagnie a créé une petite forme, Le Petit bois des larmes.
Il n’y a pas à proprement parlé d’histoires à comprendre, ni même de personnages à découvrir, il s’agit plutôt d’un temps suspendu à éprouver. Chacun chacune repartira rempli du secret de ses propres émotions.
Maïa Bouteillet
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A partir de 6 mois
les 16 et 17 octobre à 16h30
Tarif : 3€
Réservation : 01 49 15 56 53
contact.lepavillon@ville-romainville.fr
Le Pavillon
28 Avenue Paul Vaillant Couturier
93230 Romainville