Lake Life

Si vous êtes curieux, ouverts à l’inconnu et amateurs de nouvelles rencontres, ce spectacle est pour vous. Mais si vous êtes l’inverse, ça marche aussi ! Et si votre foi en l’avenir et en autrui s’érode, allez-y dare dare. Insolite, Lake life n’est pas exactement un spectacle, plutôt une expérience à géométrie variable. Un dispositif, un pari. Une invitation douce à vivre une expérience commune, à partager une forme de jeu collectif, à questionner ensemble, adultes et jeunes réunis, notre capacité à changer et à accepter le changement autour de nous.

Rien d’obligatoire là-dedans, on peut à tout moment se mettre à l’écart. L’équipe de l’artiste Kate Mcintosh sait accueillir et manœuvrer, au point que même les plus réfractaires aux formats participatifs se laisseront prendre sans s’en rendre compte.

Après franchissement du seuil, on découvre l’espace avec son tapis magnifique, signé par la formidable Nadia Lauro, façon tapis d’éveil géant, qui se joue des formes et des couleurs et propose un lieu confortable où se poser, imaginer. Il y a aussi l’histoire d’une espèce non humaine extraordinaire, les changellings, et des propositions en plusieurs étapes guidées.

Le mieux, pour en profiter pleinement, c’est d’oublier avec qui vous êtes venu et d’aller vers qui vous ne connaissez pas. Etes-vous plutôt volcan en éruption ou faim de lion ? La poésie ouvre une brèche pour se rencontrer. L’une des réussites de cette première incursion jeune public de la performeuse néozélandaise Kate Mcintosh, dont les pièces se construisent toujours plus avec le public, c’est d’occasionner des possibilités de dialogues entre adultes et jeunes ne se connaissant pas, ce qui n’est pas si fréquent dans la vie.

D’une séance à l’autre, selon les participants — des classes de lycéens et leurs enseignants ou des ados et leurs parents —, l’atmosphère change complètement. La pièce est ce qu’en font ceux qui la pratiquent. Mais ce qui est sûr, c’est qu’on en sort un peu changé. Détendu et plus ouvert, davantage en relation avec les autres. La tête haute et pleine de questions.

Maïa Bouteillet

M.B.

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Lake Life

10 ans

jusqu’au 18 décembre

© Bea Borgers