Le chariot des quartiers d’Ivry

Jusqu'au 26 juin 2020

Tout public

événement

Il se voit de loin et surtout il s’entend : le chariot des quartiers d’Ivry sillonne les rues depuis le déconfinement et jusqu’au 26 juin, avec bœuf final à la clé. Et si d’autres villes s’en inspiraient ?

Peut-être l’avez vous croisé au fil des rues d’Ivry, chargé d’artistes, petits et grands, et parfois même de marionnettes ? Depuis le déconfinement, un chariot festif sillonne les quartiers d’Ivry, les mardis et vendredis, pour apporter des spectacles au pied des immeubles, sous les fenêtres des habitants, à bonne distance et sans provoquer de rassemblement. C’est une sorte de caravane, toute décorée de rouge comme une scène de théâtre, et tractée par une camionnette, devant lesquels des gamins s’arrêtent le temps d’une chanson. A son bord, des musiciens dont le chanteur Merlot, des acteurs, des amateurs, des élèves du conservatoire… Le programme s’invente à mesure et change presque à chaque fois.

C’est une initiative solidaire née du confinement et de la bonne entente de toutes les structures culturelles qui, dès le début de la crise sanitaire, se sont mutuellement interrogées pour construire quelque chose ensemble. La solidarité est le maître mot du projet qui implique le Théâtre Antoine Vitez, la compagnie El Duende, le Théâtre des Quartiers d’Ivry, l’association Bergers en scène, le Conservatoire, la scène de musiques actuelles Le Hangar, la compagnie La Foraine, de même que la ville d’Ivry par le biais des maisons de quartier, et occasionnellement d’autres associations. Solidarité avec les artistes et avec les habitants d’Ivry, solidarité entre les lieux et entre les pros et les amateurs. Sur le chariot on peut voir aussi bien la jeune chanteuse qui monte Léopoldine HH, les Avengers qu’une harpiste de 8 ans ou des danseurs ados.

Un projet éphémère et nomade, qui s’invente au fur et à mesure, et pourtant pas aussi léger qu’il en a l’air, selon Lucie Cabiac, du Théâtre Antoine Vitez : « c’est hypercomplexe et très fragile. Il n’y a pas de programmateur, c’est vraiment collectif. Nous devons composer à plusieurs, entre des structures qui toutes se connaissent bien mais qui sont très différentes. Tout le monde met la main à la pâte avec beaucoup de bienveillance. Le chanteur Merlot, qui a beaucoup été sur le plateau au début, se range désormais plus du côté de l’organisation pour laisser le micro aux autres. Avec la carriole, il y a aussi des contraintes de logistique importantes ». Le projet d’un grand bœuf final avec tous les participants est à l’étude pour le 26 juin à l’occasion du marché matinal, mais rien n’est confirmé. Très investis dans l’aventure, les organisateurs s’interrogent déjà pour relancer cette scène collective une fois par an, au printemps, à l’occasion des fêtes de quartier.

Volontairement confidentiel, pour ne pas susciter de rassemblement, le chariot est annoncé par voie d’affiches, sur les immeubles du quartier concerné, ainsi que sur le Facebook des différentes structures, on peut aussi téléphoner au théâtre Antoine Vitez. Mardi il sera à 18h30 dans la Cité Spinoza et à 20h dans le quartier Truillot. Ouvrez l’œil !

Maïa Bouteillet