Moby Dick
Petite-fille de marin, la Norvégienne Yngvild Aspeli nous embarque à l’assaut du mythe de la baleine blanche, avec d’impressionnantes marionnettes.
Comment aborder cette mystérieuse immensité qu’est Moby Dick ? La jeune artiste norvégienne Yngvild Aspeli qui, spectacle après spectacle, sonde avec force les profondeurs de l’âme humaine, a passé quelques mois au grand large, sur une des îles Lofoten, pour construire ses marionnettes.
Sans doute s’y est-elle replongée dans ses souvenirs d’enfance et dans ses visions du petit port de pêche de la côte ouest de la Norvège où embarquait son grand-père marin pour élaborer les figures de Moby Dick et des autres créatures marines, mais aussi celle du tempétueux capitaine Achab.
Sur une scène noire d’encre, sept acteurs marionnettistes et une cinquantaine de marionnettes de toutes tailles endossent les personnages de l’incroyable roman d’Herman Melville que la metteure en scène aborde par touches impressionnistes, sans chercher forcément à rendre compte de la totalité de l’œuvre. Mais aussi deux musiciens, dont une chanteuse à la voix qui emmène ailleurs : postés de part et d’autre du plateau, ils interprètent en direct leur partition composée pour l’occasion, accompagnant les scènes qui alternent plan d’ensemble et gros plans, rehaussées parfois de vidéo.
Il y a des moments qui frappent comme cette scène inaugurale où l’on ne sait plus, dans la foule qui s’avance, qui est vivant et qui est inanimé, ou dans ces apparitions soudaines de Moby Dick, son œil qui nous fixe plein de questions, cette sensation d’une force indomptée qui lance comme un appel à la préservation de la nature sauvage.
Maïa Bouteillet
© Christophe Raynaud de Lage
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Moby Dick
A partir de 14 ans
Tarifs : de 8€ à 25€
