Phantom Boy

Il fallait oser. Un enfant hospitalisé qui fait de la chimio hors champ, une enquête policière avec ce qu’il faut de bagarres, de poursuites et d’indics chelou… Pour un dessin animé tout public, Phantom Boy a des atours suspects. Sauf que justement : c’est un film tout public ! Et Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, auteurs inspirés du déjà « polardeux pour tous » Une vie de chat, continuent sur leur singulière lancée, persuadés à juste titre qu’un jeune public a lui aussi droit à un film de genre.

On peut même parler, ici, de mélange des genres. Du thriller, avec un méchant qui menace de faire main basse sur New York grâce à un virus informatique, mais également du superhéros, avec notre jeune malade qui a le moyen de s’échapper de son corps pour flotter dans les airs et, ainsi, aider un inspecteur et une journaliste sur les traces du vilain. Pour le coup, certaines séquences sont assez poétiques et touchantes, contrastant intelligemment avec l’action et l’humour qui mènent la danse.

Voilà donc un long-métrage qui a la politesse de ne pas considérer le spectateur junior comme une petite chose fragile, mais comme une personne à part entière, capable de comprendre le grave sans pour autant déprimer, d’apprécier le second degré sans qu’on lui souligne les vannes… Bref, capable de savourer un bon film avec de vrais enjeux. Comme les grands – qui ne bouderont pas non plus leur plaisir.

Christophe Carrière

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Phantom Boy

De Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli

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