Sauvages
Après Ma vie de Courgette, voici Sauvages. Aussi fort et intelligent et, techniquement, encore plus ambitieux.
Il aura fallu huit ans pour voir le nouveau film du réalisateur de Ma vie de Courgette. L’attente en valait la peine : le même goût de l’artisanat bien fait (de la stop motion) au service d’un récit qui a la politesse de ne pas prendre les enfants pour des ravis de la crèche.
Ça parle comme dans les cours de récré et ça aborde sans filtre des sujets aussi graves que le deuil ou l’écologie. La dramaturgie n’interdit pas l’humour et la poésie et Sauvages n’en manque pas, à travers l’histoire d’une ado scolarisée à Bornéo, collée malgré elle à un cousin qui va l’initier aux us et coutumes de la jungle, laquelle est ravagée par la déforestation au profit d’industriels avides d’huile de palme.
Ajoutez à cela un bébé orang-outang que l’héroïne prend un peu vite pour un animal domestique, des autochtones bien décidés à défendre l’écosystème et une créature imaginaire en guise de guide spirituel et vous voilà devant un grand spectacle d’une luxuriante honnêteté intellectuelle. Respect.
Christophe Carrière
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Sauvages
A partir de 7 ans
De Claude Barras
En salles le 16 octobre
© Haut et Court