Visite de l’Ecole de plein air

À partir de 10 ans

au vert

Conçue dans les années 1930, l’Ecole de plein air de Suresnes est une prouesse d’architecture. Elle se visite aujourd’hui et fait rêver d’une autre scolarité… plus buissonnière.

Régulièrement, le musée d’Histoire urbaine et sociale de Suresnes (MUS) propose des visites d’un des monuments les plus fascinants de la ville : son Ecole de plein air, construite dans les années 1930 à la demande d’Henri Sellier. Ce maire visionnaire, qui fut également ministre de la Santé durant le Front populaire, est également à l’origine des cités-jardins qui jalonnent Suresnes, avec, à chaque fois, le même souci d’améliorer la condition ouvrière du début du XXe siècle.

Nous voici donc un petit groupe hétéroclite devant les grilles de l’ancienne école (devenue un centre de formation), composé de familles, d’étudiants en architecture, de curieux — ou même parfois d’anciens élèves de l’école, comme l’explique Morgane Menad, chargée des publics au MUS et guide passionnée du lieu, qu’elle nous fait découvrir en une heure et demie très vite passée.

Le lieu en question s’annonce d’abord par une petite maquette, à l’entrée, où l’on peut voir le projet dans son ensemble, avant de le contempler in situ : sur 2 hectares de parc plantés d’arbres, des pavillons semés de ci, de là, qui constituaient les salles de classe pour les enfants du primaire, et un grand bâtiment coupe-vent, qui abritait la maternelle, les salles de douche et le réfectoire.

L’école, imaginée pour accueillir les enfants de santé fragile, a été conçue pour répondre aux normes hygiénistes, avec priorité donnée à l’air et à la lumière.

Morgane Menad

L’école, imaginée pour accueillir les enfants de santé fragile, a été conçue pour répondre aux normes hygiénistes, avec une priorité donnée à l’air et à la lumière : la tuberculose faisait encore des ravages à l’époque, et l’on pensait que, pour prévenir la maladie, il fallait fortifier les enfants et leur offrir un environnement sain et ensoleillé. Les architectes Eugène Baudoin et Marcel Lods ont donc dessiné partout de grandes parois vitrées escamotables : les murs des pavillons pouvaient se replier en accordéon (une vraie prouesse technique), transformant les salles de classe en préau, et les baies de la bibliothèque rentraient dans le sol. Ici, pas d’escaliers mais des rampes douces qui menaient jusqu’aux toits (lesquels servaient de solariums), un bassin d’eau pour se rafraîchir, des potagers accolés à chaque salle de classe.

Le programme quotidien des élèves, c’était la gymnastique, la douche, la sieste au grand air sur des transats, ou le jardinage — utilisé aussi comme support à l’apprentissage de certaines matières.

Aujourd’hui, cette utopie n’est plus qu’un souvenir : l’enseignement ayant été jugé insuffisamment rigoureux, l’école a fermé puis changé de destination (elle est occupée aujourd’hui par un centre de formation, et nécessiterait des travaux de restauration conséquents). Mais il reste ces bâtiments étonnants, tout de verre et d’acier, qui donnent l’occasion d’une belle balade au calme… tout en faisant rêver d’une pédagogie plus verte.

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Visite de l’Ecole de plein air.

Les mer 19 février et 18 mars à 15 h 30.

Tarif : 6 , réduit : 5  (inscription obligatoire sur exploreparis.com).

Rendez-vous au 58-60, avenue des Landes, Suresnes (92). Accès par le tramway T2, arrêt Suresnes-Longchamp, puis 10 min de marche.