K’lbass
Tout public
Dépôt-vente, boutique solidaire, café associatif, ateliers, capoeira et même jardin partagé... C’est fou tout ce qui se passe derrière la devanture de K’lbass.
C’est une petite échoppe colorée au fil d’une rue discrète sur les hauteurs de Belleville. Une fois le seuil étroit franchi, il faut quelques minutes pour prendre ses repères tant l’espace de cette ancienne cordonnerie est exigu. Aux murs, des magnifiques sous-verres de l’artiste africain Mamadou Sall, des créations des femmes de Graines d’Amazonie, des porte-bonheur mexicains, des bijoux de petits créateurs d’ici et d’ailleurs, des lampes confectionnées avec du wax, de l’artisanat et des portants chargés de vêtements d’occasion pour femmes et enfants à prix modique.
Il faut y passer du temps, y aller souvent, fouiller, fouiner, ne pas craindre de soulever une caisse, de pousser un portant. Ça tombe bien, l’arrière-boutique offre de quoi s’asseoir et boire un thé ou un café mais aussi du jus de bissap et de gingembre. C’est en même temps un lieu pour papoter entre voisins et nouveaux venus, hors mercredis après-midi où s’y déroulent des ateliers créatifs pour les enfants. Les cours de capoeira, également pour enfants, ont lieu dans un studio tout proche.
Vous aurez sûrement l’occasion d’y croiser Stéphanie Leoni — deux jeunes gens en service civique lui prêtent main-forte —, jeune femme militante et sacrément entreprenante, impliquée dans son quartier comme au Sénégal, qui a ouvert K’lbass il y a quatre ans pour donner pignon sur rue à l’association du même nom. Pour l’heure, elle prépare le vide-grenier festif de juin et trie des piles d’habits pour la boutique. K’lbass est aussi en réseau avec la ressourcerie de la rue des Rigoles et celle de la Petite Rockette. L’engouement récent pour la démarche « Rien de neuf » lui amène une clientèle soucieuse d’économie circulaire, mais aussi des parents du coin.
L’économie du lieu reste fragile. Stéphanie est bénévole. L’essentiel de la recette va aux activités de l’association qui anime le quartier du Bas-Belleville et vient en aide aux pêcheurs de la baie de Hann, au Sénégal, dont les pratiques traditionnelles sont mises en péril par la pêche industrielle. Les fonds récoltés servent aussi bien à financer du matériel que des actions de dépollution des eaux. Stéphanie Leoni a tissé des liens avec cette communauté rencontrée lors de ses études en urbanisme où elle a planché sur la restructuration de leur village. K’lbass soutient aussi d’autres associations engagées au Mali et au Népal.
Côté Belleville, la plus belle réussite est l’obtention effective en avril 2018 d’une parcelle pour cultiver un jardin partagé (proposé au budget participatif en 2015 !). Situé dans une cité HLM, l’espace dévolu, en réalité une coursive d’une centaine de mètres carrés, exige un peu d’imagination, mais Stéphanie Leoni n’en manque visiblement pas et, avec les autres bénévoles impliqués, elle espère embarquer le personnel de la crèche d’à côté dans l’aventure. n
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K’lbass.
Les mar, jeu, ven de 12 h à 19 h, et mer et sam de 11 h à 19 h.
Adhésion : 5 €.