Implantée sur les hauts de Bagnolet, l'association Sors de terre met du vert dans la cité.

Des planches de chantier clouĂ©es Ă  la va comme je te pousse en guise d’enseigne, des guirlandes de bouchons en plastique de toutes les couleurs sur le grillage d’enceinte qui ne ferme pas et des installations de bric et de broc autour d’un enclos oĂą s’ébattent chèvres, poules et moutons… Le joyeux bazar de la bergerie des Malassis tranche sacrĂ©ment avec la grisaille du paysage qu’offre ce quartier populaire des hauteurs de Bagnolet. « EphĂ©mère » est un mot qui revient souvent dans la bouche de Gilles Amar, le fondateur de l’association Sors de terre, qui a dĂ©barquĂ© Ă  Bagnolet après un master en ethnologie, un BTS agricole et plusieurs mois de vie paysanne dans les PyrĂ©nĂ©es. EphĂ©mère, comme bon nombre de jardins, friches et prairies qu’entretient l’association Ă  Paris et en Seine- Saint-Denis. Et comme la bergerie elle-mĂŞme, qui pourrait bien ĂŞtre dĂ©logĂ©e par de nouveaux projets immobiliers… InstallĂ©e Ă  deux pas de l’école primaire PĂŞche d’or dont les enfants viennent souvent pour des ateliers pĂ©dagogiques, comme beaucoup d’autres Ă©coles et centres de loisirs, la Bergeria n’est jamais fermĂ©e. Vient qui veut ; les gamins et les habitants des alentours le savent bien. Et c’est vrai que de voir brouter des chèvres au pied des tours ça pacifie l’effet bĂ©ton, ça permet de voir la ville autrement et ça facilite la parole entre les gens. DĂ©couverte des animaux, jardinage contĂ©, atelier d’arts plastiques, atelier d’insertion pour enfants handicapĂ©s, pâturage… les cinq membres actifs de Sors de terre sont bien occupĂ©s.

MAĂŹA BOUTEILLET