Deuxième Groupe d’Intervention

Tout public

balade

Prêts pour la balade ? A Malakoff, le Deuxième Groupe d’intervention, compagnie de théâtre d’Ema Drouin, propose balades artistiques, ateliers d’écriture et espace de rencontre ouverts à tous pour appréhender les transformations urbaines et créer du lien.

L’Atelier de curiosité urbaine

C’est une toute petite boutique au rez-de-chaussée de la cité Stalingrad à Malakoff, mais elle est bien entourée : d’un côté la Fabrique des arts, studio de répétition de la scène nationale, de l’autre la Superette, annexe de la Maison des arts. C’est ici, à l’Atelier de curiosité urbaine, que l’on rencontre Ema Drouin, autrice et metteuse en scène venue du cirque et des arts de la rue, et jamais à court d’idées pour créer du lien et offrir une lecture commune des transformations du paysage urbain.

C’est là que l’artiste stocke le matériel des Terrasses : ce dispositif artistique qui consiste en après-midi partagés de jeux, de lecture, de bricolage, de goûter, de projets ou de tout ce qu’on voudra. Un week-end par mois, Ema Drouin sort tables, chaises, café, jus, jeux et autres objets susceptibles de susciter la rencontre dans l’espace public pensé comme un « espace de liberté ». Sa pratique ? L’art relationnel. Son credo ? « L’art peut changer le monde… mais de préférence tout de suite. »

Dans tout ce bric-à-brac, le touret – bobine géante autour de laquelle s’enroulent les câbles de chantier –, donné par une équipe du Grand Paris Express, constitue un assez joli emblème de cette manière légère et nomade dont Ema Drouin traverse la ville et ses changements, comme ceux-ci en retour nous traversent.

L’art peut changer le monde… mais de préférence tout de suite.

Ema Drouin

La ville, ce terrain de jeu

Entre poésie et géographie, Ema Drouin regarde toujours un peu de biais, jouant souvent des limites entre le vrai et le faux.  A sa suite, elle nous entraîne dans des balades sous casque sur la frontière entre la banlieue sud et Paris, intitulées « D’ici on voit la tour Eiffel », où les mouvements et les transformations du territoire sont racontés par les habitants eux-mêmes en longues séquences sonores. Une dame âgée, un architecte, des ados, une femme qui propose de menus travaux dans une laverie, Martine qui parle des oiseaux, un skateur, une pharmacienne… Chaque parole ouvre à une nouvelle rencontre. Des dessins sur les murs offrent comme des balises le long du chemin ; lors d’une halte, une comédienne lit un texte. Quel que soit le parcours (il y en a trois d’environ 1h40), il s’achève toujours autour d’un temps d’échange et d’une collation.

Autre aventure, l’espace de gratuité, mis en place en 2018 – où on peut déposer et/ou prendre ce qu’on veut – et dont elle a conçu un spectacle (à venir en 2025), a donné naissance à une association qui vole désormais de ses propres ailes. Selon les projets, elle s’associe à une comédienne, un musicien, des graphistes, une plasticienne… Avec la géographe de la ville et de l’art Pauline Guinard, elle invite le public à explorer l’impact des émotions et du sensible dans la perception des lieux, dans le cadre d’ateliers immersifs intitulés « C’était mieux avant », en écho ironique à nos réticences au changement. La ville bouge et ça l’inspire.

Maïa Bouteillet

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L’Atelier de curiosité urbaine. 121, bd de Stalingrad, Malakoff (92)

Les Terrasses. Tout public. 19 octobre et 9 novembre de 15h à 19h.

D’ici on voit la tour Eiffel. A partir de 8 ans. Sam 12 octobre, parcours à 10h30, 13h30, 15h30.

C’était mieux avant. A partir de 10 ans. 2 novembre et 7 décembre.

 

© Ema Drouin Deuxième Groupe d’Intervention / Illustrations Camille de Cussac