Saint-Maur-des-Fossés en famille

Après quelques minutes de marche depuis la station Saint-Maur–Créteil, me voilà au cœur du vieux Saint-Maur. En ce mercredi matin, un petit marché se déploie devant l’église Saint-Nicolas. Je jette un œil dans une boîte à livres. J’y débusque un ouvrage de Rainer Maria Rilke en VO et L’Heptaméron de Marguerite de Navarre. C’est sûr qu’on est loin des vieux SAS qui pourrissent dans les boîtes du côté de chez moi… Je descends ensuite la rue de l’Abbaye qui me mène logiquement à l’emplacement de l’ancienne abbaye. Fondée en 639, elle perdure jusqu’au XVIII^e. Aujourd’hui, il n’en demeure que quelques vestiges conservés dans un joli jardin. Parmi ceux-ci, la tour Rabelais. Le père de Pantagruel, chanoine, a en effet séjourné ici au XVI^e siècle.

Enlacée par la Marne

Qui dit Saint-Maur dit bords de Marne. La ville a un côté insulaire, qui doit contribuer à son aspect zen. Elle est littéralement enlacée par une boucle de la Marne, ce qui lui donne une allure de presqu’île. Bien que nous sommes au beau milieu de la semaine, les berges sont loin d’être désertes. Joggers et promeneurs de chien se partagent l’espace. Les cyclistes, en revanche, ne sont pas légion. Un coup d’œil au site de Place au vélo sur Marne, association de défense de la pratique cycliste à Saint-Maur et Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), permet de se rendre compte que la municipalité est un peu à la traîne sur le sujet.

Je me perds dans la contemplation des maisons, meulières ou d’architecte, qui habillent les rives tandis que les mouettes planent au-dessus des eaux émeraude de la Marne. C’est sûr, c’est joli. Et calme. Très calme. Un peu trop, peut-être ? Pour retrouver l’animation, je choisis de retourner au centre-ville. Et il faut bien admettre que, côté commerces, il est bien doté. On y trouve même le médaillé de bronze 2024 du chou farci, sis au 14, avenue Foch. Au gré de ma déambulation, je passe devant le cinéma Le Lido avec sa belle façade néoclassique situé sur la place Jacques-Tati. C’est en effet dans la commune que le réalisateur tourna Mon oncle en 1956.

Pause gustative

Environ trente minutes de marche plus tard, je me trouve dans le quartier de La Varenne – Saint-Hilaire ; et une autre bonne raison de goûter à la tranquillité de Saint-Maur s’appelle L’Atelier 28. Ce petit restaurant propose une très belle formule déjeuner à 25 €. Pas de choix, la proposition est unique, ça évite de se faire des nœuds au ciboulot. Cette semaine, c’est donc wok de crevettes, nouilles et légumes croquants sauce soja cacahuète. On se retrouve avec une assiette généreuse, surmontée d’une belle écume où le vert des légumes se fond dans la couleur rouille de la sauce. Petit bémol : pourquoi des courgettes – pas vraiment d’actualité en février – alors que les blettes et les carottes font parfaitement le job ?

On pourrait s’en tenir là mais arrive le sundae crémeux chocolat/glace noisette, crumble de cookie et caramel beurre salé douché au siphon d’un espuma vanille. On a l’impression de croquer dans un nuage vaporeux que la glace à la noisette et le crumble viennent dévergonder. Une très belle réussite. Je regagne la gare de RER de La Varenne–Chennevières, assurément cool…

Tout en n’étant pas mécontente de rejoindre un peu plus de trépidation urbaine.

Joséphine Lebard d’Enlarge Your Paris

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📍 Accès à Saint-Maur (94) par les gares de Saint-Maur–Créteil, Le Parc de Saint-Maur, Champigny et La Varenne–Chennevières (RER A)

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© Jérome Derigny pour Enlarge your Paris