Sur la piste de l’art contemporain
Tout public
baladeDes œuvres à voir, il y en a aussi dans les rues de Paris mais souvent on ne les remarque plus. Voici une petite sélection, non exhaustive, à vous d’en débusquer d’autres !
Première étape, le Parc de la Villette (XIXe), entre la prairie du cercle sud et la prairie du triangle. Vous la voyez l’énorme pédale qui dépasse de l’herbe ? Cherchez la selle, le bout de roue et la moitié de guidon… En montrant des éléments épars d’un vélo à une échelle beaucoup plus grande que la normale, la sculpture de Claes Oldenburg et Coosje van Bruggen (1990), La bicyclette ensevelie, joue avec notre imaginaire et suggère qu’une bicyclette géante est enfouie sous nos pieds. A l’usage d’un enfant géant !!?
C’est le même principe suggestif qui a guidé l’artiste sénégalais Diadji Diop pour son œuvre Dans le bonheur (2009)que l’on peut apercevoir devant le Palais de la Porte Dorée (XIIe). Un homme yeux clos, visage souriant, semble nager dans le parterre. Seuls émergent certaines parties de son corps, d’un rouge éclatant. « À l’heure où les frontières se ferment un peu partout dans le monde, cette sculpture est une invitation au voyage, au rêve et à l’utopie » explique l’artiste.
Beaucoup plus connue est la fontaine Stravinsky, signée Jean Tinguely et Niki de Saint-Phalle, deux artistes qui ont toute leur place au Centre Pompidou pour l’inauguration duquel ils ont créé cette œuvre en 1983 (Ier). Amusez-vous à détailler les différentes figures représentées ? On peut s’en raconter des choses. Mécanismes en métal noir pour Tinguely, formes rondes et colorées pour Niki de Saint-Phalle, on reconnaît bien la part de l’un et de l’autre.
On file au Palais royal pour découvrir le Kiosque des noctambules de Jean-Michel Othoniel, une coupole en perles de verre et d’aluminium ornant depuis 2000 la bouche de métro de place Colette (Ier). Pour peu qu’on la découvre de nuit ou qu’un rayon de soleil la traverse et c’est tout un imaginaire enfantin de carrosse et d’arbres de Noël qui nous surprend.
De là, il n’y a qu’un pas pour découvrir les fameuses colonnes de Buren, œuvre qui s’appelle en réalité Les Deux plateaux. Constituée de colonnes striées de noir et blanc de tailles inégales, l’œuvre interroge avec force et malice le passage du temps et le rapport du contemporain au classique. Elle couvre 3000 m2 de la cour du Palais royal (Ier) qui, avant cela, servait de parking et offre depuis un terrain idéal pour jouer à chat perché.
De là, on peut très bien aller à pied débusquer L’Arbre des voyelles de Giuseppe Penone, installé dans le jardin des Tuileries (Ier) en 1999, au milieu d’un parterre coté Seine. Réaliste à s’y méprendre, il s’agit d’un moulage en bronze d’un chêne déraciné d’une vingtaine de mètres. Approchez-vous côté racines, et cherchez les lettres I, E, O, U et A ; à l’autre extrémité, côté branches, cinq arbres correspondant à ces voyelles (en celte) ont poussé. Peu de temps après son installation, une énorme tempête a déraciné des arbres centenaires partout en France… Prémonitoire !
Jouant avec force là encore sur une dimension cachée, La Danse de la fontaine émergente, de Chen Zhen et de Xu Min, est installée place Augusta Holmes ( XIIIe), sur le site d’une ancienne usine de captage des eaux de la Seine, convertie aujourd’hui en station de production d’eau non potable servant aux espaces verts. Traversée par de l’eau à haute pression et illuminée la nuit, cette œuvre associe la mémoire du lieu à la culture chinoise à travers cette figure de dragon surgissant des profondeurs de la terre.
Et si vous n’en n’avez pas assez, enchaînez par une balade sur l’esplanade de La Défense pour voir les œuvres de Takis, César, Miro, Serra… et la soixantaine d’autres œuvres qui s’y trouvent. Un vrai musée à ciel ouvert sur lequel Paris Mômes a réalisé tout un parcours pour vous guider.
M.B.
Illustrations de Yukiko Noritake pour Paris Mômes