Les jardins du Ruisseau

Tout public

au vert

Si on se mettait au vert dans le XVIIIe arrondissement de Paris ?

Des poules, des ruches, des espaces pour s’attabler et surtout une végétation luxuriante : il suffit d’une volée de marches pour se sentir vraiment ailleurs dans ces jardins du Ruisseau, insoupçonnables depuis la porte de Clignancourt. Installé le long de la petite ceinture, cet espace d’environ 1 hectare et demi, qui tient son nom de la rue qui surplombe la voie ferrée, est porté par une association militante qui regroupe actuellement 400 adhérents (dont 150 jardiniers), riverains et d’au-delà.

« Nous avons été précurseurs en matière de jardins partagés à Paris », affirme Denis Loubaton, président et membre fondateur des Amis des jardins du Ruisseau, qui revendique le double héritage des jardins ouvriers, apparus à la fin du xixe, et celui des green guerillas — mouvement lancé à New York dans les années 1970 pour lutter contre la spéculation immobilière.

En circulant d’une parcelle à l’autre, on a du mal à imaginer que ce quai qui embaume la glycine était devenu une véritable décharge, depuis l’arrêt du trafic ferroviaire vers 1950. Le projet a germé en 1998, les jardins ont ouvert en 2004. Il a fallu six ans pour mobiliser la mairie et réaliser les travaux nécessaires. « On a bien cru plusieurs fois que ça allait capoter ! ».

Aujourd’hui cette bande verte, où poussent légumes, fruits, fleurs et arbustes (et même vignes sur les talus !), offre non seulement une agréable balade, un espace précieux pour la biodiversité (des hérissons, des chauve-souris et quantités d’oiseaux y prospèrent), mais aussi un puissant vecteur de lien social entre les habitants de toutes générations qui s’y côtoient, à titre individuel ou par le biais des écoles et des associations impliquées.

La cabane des poules, l’imposante et ingénieuse structure de récupération des eaux de pluie (primée en 2010), ainsi que le bassin écosystème aquatique ont été réalisés par des élèves de lycées professionnels, avec le concours de différents mécènes.

Un grand compostage recueille les déchets verts des jardiniers, des adhérents ainsi que des habitants. On y trouve aussi une jachère fleurie… Un éden, on vous dit ! Au point que les jardins du Ruisseau, qui sont jumelés avec un jardin de Baltimore, aux Etats-Unis, suscitent l’admiration jusqu’à Séoul où le projet a été imité.

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Les jardins du Ruisseau

Tout public

Gratuit