Patrick Zachmann, voyages de mémoire

Patrick Zachmann dit qu’il est devenu photographe parce qu’il n’avait pas de mémoire. Tout son travail, que l’on découvre dans une formidable exposition au musée d’Art et d’Histoire du judaïsme, est justement de documenter l’oubli, de créer des images pour combler les silences, et de mettre des mots sous ces images. C’est d’ailleurs l’une des grandes forces du parcours du MAHJ : presque chaque photographie est commentée par Patrick Zachmann lui-même, avec une profonde humanité et une grande sincérité. Ensemble, ces œuvres nous parlent d’Histoire, de mémoire (des survivants de la Shoah à ceux du génocide rwandais), de tragédies humaines ou de victoires démocratiques. Mais elles nous parlent aussi, comme un journal intime, du métier de photographe, de la quête de la « bonne photo », de l’enquête sur ses origines familiales et sur sa judéïté qu’il connaît peu.

Elles évoquent ainsi, de façon poignante, le chemin d’un être humain face à sa filiation, ces non-dits de parent à enfant et d’enfant à parent qu’il faut parfois toute une vie pour conjurer. Bref, c’est le genre d’exposition qu’on a envie de revoir avec des proches, et qu’on conseille particulièrement avec des ados.

A voir aussi, si vous avez encore un peu de temps, le roman graphique de Si Lewen, The Parade, qui retrace en traits puissants l’absurdité de la guerre.

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Patrick Zachmann, voyages de mémoire

A partir de 11 ans

Jusqu’au 6 mars

Ouvert tlj sf lun, du mar au ven de 11 h à 18 h, nocturne le mer jusqu’à 21 h, sam et dim de 10 h à 19 h

Tarif : 10 €, réduit 7 €, gratuit pour les moins de 18 ans

© Patrick Zachmann © mahJ