À la maison

J’ai trop d’amis: bien vivants, à l’écran

À partir de 8 ans

Pendant le confinement, le Théâtre de la Ville propose des spectacles joués, filmés et diffusés en direct, via son site et les réseaux. Pari réussi pour David Lescot !

C’est une expérience nouvelle, pour le théâtre et les artistes qui s’y prêtent, et qui s’avère particulièrement concluante pour J’ai trop d’amis, la saison 2 des pièces sur l’enfance de David Lescot — en pleine écriture de la 3^e, Je suis vert, une histoire de classe verte…

Jouées dans le même dispositif à installer partout, y compris dans des lieux non théâtraux comme les préaux d’écoles, ces pièces ont été conçues depuis le début (J’ai trop peur tourne depuis 7 ans) sur un principe de jeu mouvant, c’est-à-dire que les 3 actrices jouent tous les rôles en alternance. Ce principe, qui entraîne un jeu plus dynamique, le public ne s’en rend généralement pas compte puisqu’il ne voit le spectacle qu’une fois. Il va pouvoir en découvrir la saveur à la faveur des trois prochains directs, les 13 et 14 novembre.

En effet, J’ai trop d’amis n’est pas rediffusé, le spectacle est à chaque joué et filmé en direct. Pendant qu’on les regarde, les actrices sont là, bien vivantes sur la scène de l’Espace Cardin. Le présent du théâtre est ainsi (pratiquement) préservé malgré la distance de l’écran : ce que vous verrez vendredi et samedi prochain n’est pas ce qui a eu lieu vendredi et dimanche dernier.

Ce présent renouvelé à chaque représentation, l’est ici encore plus. Chaque actrice offre une étoffe très différente aux personnages qui évoluent selon qui s’en empare. Voilà une bonne occasion de montrer aux enfants ce qu’est le théâtre. Particulièrement rompues à l’exercice (créé cet été, le spectacle s’est déjà joué), Théodora Marcadé, Marion Verstraeten et Elise Marie ont joué vendredi devant une salle vide comme si elle était pleine.

Vendredi, ils étaient plus de 350 écoles dans toute la France, près de 20 000 élèves, à suivre le premier direct jeune public du Théâtre de la ville. Leurs applaudissements et leurs commentaires enthousiastes consolaient (un peu) de voir du théâtre derrière un écran. D’autres spectacles jeune public, dont Alice travers le miroir d’Emmanuel Demarcy-Mota, s’annoncent sur le même mode.

Maïa Bouteillet