Vivre la ville à vélo !

Tout public

Boosté par les grèves, la crise sanitaire et les nouvelles pistes cyclables, le vélo a été propulsé dans le peloton de tête des transports parisiens. Signe des temps ? On y voit de plus en plus d’enfants.

Boutiques et fournisseurs dévalisés, réparateurs surbookés, ateliers et associations sur le pont pour répondre au « nouveau » public. Par « nouveau », entendez les familles, les enfants. A l’AICV (Animation Insertion Culture Vélo, une association de référence, sur les berges du canal de l’Ourcq), depuis le déconfinement, on voit arriver de plus en plus de parents en demande de stage pour leurs enfants. Savoir tenir en selle, c’est une chose, mais apprendre à rouler en milieu urbain, même sur piste cyclable, au milieu de tous les autres cyclistes et les piétons, c’en est une autre.

 

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Dès l’installation de la nouvelle équipe municipale, la ville a lancé un appel à projets pour développer l’apprentissage dans les écoles et les centres de loisirs. Nom de code : « Savoir rouler », qui sera bientôt aussi répandu que le « Savoir nager ». « Avec tous les feux et la foule de vélos, la rue de Rivoli offre un terrain très pédagogique, ça permet de vaincre le stress, mais au niveau scolaire on n’en est pas encore à faire des sorties en ville. Les enseignants ne veulent pas engager leur responsabilité, explique Joël Sicre, président de l’AICV. Les enfants que l’on voit à vélo ont des parents qui sont eux-mêmes cyclistes, mais, pour l’instant, il ne s’agit pas encore d’une pratique au quotidien, je vois mal comment ils pourraient rouler seuls à Paris. Peut-être quand il y aura des rues hors circulation. »

Il en va tout autrement le dimanche, où l’on voit de plus en plus de familles circuler à bicyclette. « Tout dépend de l’âge de l’enfant. A partir de 6 ans, il possède une certaine force motrice, mais il faut savoir anticiper et connaître toutes les situations de la circulation en ville. Les collégiens, eux, ont plus le goût du risque… Nos formations sont inclusives, nous accueillons aussi des enfants porteurs de handicap. Globalement, le vélo peut apporter de nombreux bénéfices à tous les enfants des villes, qui sont de plus en plus sédentaires. » Sollicitée par les municipalités – en particulier les arrondissements du centre, le XIIe et la ville de Charenton –, l’AICV recrute des animateurs vélo et cherche à pérenniser ces emplois.

Maïa Bouteillet