Portrait de Leikki

Le jeu, elle y est venue « un peu par hasard ». Quand, après avoir obtenu un master de sciences de l’éducation dans le but de devenir professeure des écoles, et s’être aperçue que cette orientation ne lui convenait pas, Oriane Laporte s’est retrouvée en service civique dans une ludothèque. C’est une révélation : elle découvre le jeu, les jeux, et décide d’en faire son métier. Elle bifurque donc vers un master sciences du jeu à Paris-XIII (Villetaneuse), une des rares formations sur cette thématique en France. Et voilà qu’en 2015 elle décide de fonder sa petite entreprise, Leikki. Un concept original, qui s’adresse aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises, et qui met à disposition des jeux de société choisis spécialement pour l’occasion, à destination des enfants aussi bien que des adultes (Leikki et ses grands coffres à jeux sont d’ailleurs régulièrement présents dans des festivals ou des lieux tout public comme Maria Canal ou le Hasard ludique : ouvrez l’œil !). « Les enfants ont besoin de jouer, rappelle Oriane Laporte. C’est un élément essentiel de leur développement, même pour les tout-petits, à qui l’on destine plutôt les jeux d’exercice et de manipulation : mettre des objets dans une boîte, les sortir, les remettre… Quand ils sont un peu plus grands, à partir de 3 ans, ils peuvent passer au jeu de société. Ici, les bienfaits sont considérables — comprendre une règle, la respecter, compter, se concentrer… Même si le plus important de tous ces bienfaits, c’est la joie de jouer. » Les enfants se laissent convaincre facilement, mais il est parfois difficile de faire jouer les adultes, surtout si eux-mêmes n’y ont pas été habitués dans l’enfance. « Dans ce cas, je remarque que ce qui marche bien pour créer l’ambiance, ce sont les grands jeux d’adresse, où la règle est très simple — comme envoyer des palets dans le camp adverse. C’est un jeu rapide et drôle, et une parfaite introduction avant d’inviter les gens à s’asseoir autour d’une table devant un jeu de société. » Quel que soit l’âge des participants, Oriane les réunit, explique la règle et lance la partie : selon elle, chacun est un joueur, il suffit juste de trouver son jeu. « A ce moment, ce que je trouve beau, et qui m’émerveille à chaque fois, c’est que le jeu crée du lien au-delà de tout : de l’âge, de la catégorie sociale, de la culture, et même de la langue. C’est l’essence même du jeu, c’est son grand pouvoir : celui d’effacer les barrières. Tous les joueurs ont la même règle, ils sont tous égaux. »

Orianne Charpentier 

Visuel © Stéphane Kiehl

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Leikki, service d’animations ludiques.

Sur demande.