Dossier 25 ans : 1999-2004

Tout public

théma

À l'occasion de nos 25 ans, retour sur quelques lieux, événements marquants pour Paris Mômes.

En 1999, à l’annonce du naufrage du pétrolier Erika, la rédaction bouleverse son sommaire et publie un dossier spécial qui sensibilise à l’écologie.

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2000 : Quand les enfants photographient Paris

La photographie d’enfant a toujours intéressé Paris Mômes, qui a organisé de nombreux concours comme « Photographie la nuit », « Photographie ton ombre »… Pour le premier du genre, Paris Mômes a confié à 15 petits participants des Lomo, appareils argentiques soviétiques très simples d’utilisation, pour photographier Paris.

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2001 : Môm’artre, l’art après l’école

En 2001, Chantal Mainguené crée le premier Môm’artre, dans le XVIIIe arrondissement, avec une idée révolutionnaire, autant sociale qu’artistique, dont Paris Mômes s’est vite fait l’écho : accueillir les enfants de quartiers populaires à la sortie de l’école pour les initier à l’art contemporain, en faisant intervenir des artistes. L’objectif vise à donner confiance en soi et à permettre une plus grande égalité des chances, en s’appuyant sur une pédagogie bienveillante et des tarifs très accessibles. Depuis, l’association s’est beaucoup développée, ouvrant plusieurs lieux dans Paris, et même en province.  / Stages durant l’été/ O.C.

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2002 : Cafézoïde, un lieu inégalé pour les enfants

Né la même année que Paris Mômes, Cafézoïde est le lieu rêvé des enfants, la référence absolue qui, vingt-cinq ans après, mène toujours le combat vaillamment. C’est avec la Déclaration universelle des droits de l’enfant en bandoulière qu’Anne-Marie Rodenas a fondé ce café pas comme les autres dans un coin du XIXe encore assez déshérité. Un comptoir pour les enfants où l’on peut boire un jus, faire un bon goûter et aussi déjeuner à petits prix, mais surtout, à l’étage, participer à toutes sortes d’ateliers créatifs, jouer et prendre la parole, apprendre à s’exprimer, débattre, réfléchir à ses droits, s’exercer à la citoyenneté.

Un lieu pionnier peu égalé, engagé pour redonner une place aux enfants dans la ville – Cafézoïde organise La Rue aux enfants chaque année depuis 2005 sur le quai de la Loire –  et auprès de certains gamins du quartier, un peu plus souvent dans la rue que dans leur famille. Véritable pasionaria, entourée d’une équipe très investie, Anne-Marie Rodenas bataille avec les institutions pour faire vivre le projet. Elle transmet son savoir-faire à ceux qui voudraient faire pareil ailleurs. Toujours inspirant !

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Les petits héros de cinéma ont bien changé

Kirikou, Kiki la petite sorcière… le monde change, les personnages de dessins animés aussi.  Voici un bébé africain tout nu et plus sage que tous les anciens du village ; voilà une gamine décidée et perchée (sur un balai) qui conduit sa vie toute seule, dès l’âge de 13 ans, et voit les choses en grand. Plus tard, il y aura aussi Mia et le Migou, Azur et Azmar, et, pour la première fois, de l’arabe non traduit dans un film pour enfant… Filles et garçons intrépides, sur un pied d’égalité, qui nous emmènent voir la diversité du monde et nous ouvrent les yeux sur sa nature merveilleuse. 

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Le garçon qui fait la Une est un jeune aveugle que l’équipe a rencontré à l’occasion du concours « Photographie ta mère » auquel il a participé. Derrière ce titre « Tous enfants, tous différents », Paris Mômes affirme que, tous autant que nous sommes, nous avons beaucoup de choses à vivre ensemble, qu’il faut cesser de séparer les gens par catégories, mais au contraire inclure.

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2004 : Le Petit Chaperon rouge : le spectacle qui fait grandir

Y a-t-il, au théâtre, un avant et un après la création du Petit Chaperon rouge de Joël Pommerat ? Ce spectacle mémorable est hors catégorie. Lorsque Joël Pommerat réécrit le conte, il n’a pas précisément dans l’idée de faire un spectacle pour enfants, mais il trouve le bon écrin pour parler de transmission entre les générations, des peurs et des liens qui nous retiennent. Et il le fait avec une économie de moyens aussi élémentaire que le conte : pas de décor, trois acteurs seulement, un travail très soigné du son et de la lumière.

Ce spectacle est d’ailleurs l’un des premiers jeune public à avoir poussé la porte des théâtres qui, avant cela, n’accueillaient pas de spectacles pour enfants. Ensuite, il y a eu Pinocchio et Cendrillon, même splendeur, même profondeur. C’est l’époque où l’Odéon et le Festival d’Avignon s’ouvrent au jeune public, et les créations de Pommerat n’y sont pas pour rien. Le Petit Chaperon rouge, créé en 2004, continue de tourner, Cendrillon est actuellement à l’affiche du Théâtre de la Porte-Saint-Martin.

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Les illustrations dans Paris Mômes 

Marie Delafon est la première illustratrice à créer pour Paris Mômes et à imprimer son style dans les premiers numéros. Ensuite est arrivée Anne-Sophie Tschiegg et ses personnages  baroques.

Textes : Maïa Bouteillet