Trois questions à Ariane Ascaride

Tout public

entretien

Marraine de Mon premier festival 2021, la plus célèbre des comédiennes marseillaises voit dans le cinéma le plus bel outil de transmission. On est bien d’accord. 

Parlez-nous de vos trois coups de cœur choisis pour Mon premier festivaL…

ARIANE ASCARIDE : Mon voisin Totoro, de Hayao Miyazaki, appartient à un imaginaire extrêmement fort. On y trouve un rapport à la nature recontextualisé dans une magie pleine de paraboles. Le dessin est prodigieux, avec des formes… rassurantes.  Je ne sais pas si le mot est juste. Disons plutôt que malgré les monstres et sorcières, ce n’est jamais agressif. Les 400 Coups, de François Truffaut, au-delà de l’histoire de ce garçon qui vit dans un désamour total mais qui réussira par ses rêves à transformer sa vie, montre comment était Paris avant. Truffaut filme des rues qui n’ont plus rien à voir avec aujourd’hui. Je voulais montrer aux jeunes Parisiens l’histoire d’une ville dans laquelle ils vivent. La Gloire de mon père, d’Yves Robert, c’est évidemment un clin d’œil à la Provence, mais c’est avant tout un hommage à un grand cinéaste que je trouve trop oublié aujourd’hui. Son adaptation de La Guerre des boutons est un chef-d’œuvre, par exemple.

 

La gloire de mon père

 

Vous dites penser avoir ennuyé vos enfants en leur montrant trop de films. Par quoi avez-vous commencé ?

A.A. : Je crois avoir commencé avec des Disney, Peter Pan en particulier. J’ai une adoration pour ce personnage. Et puis on est arrivé assez vite sur Les Demoiselles de Rochefort. On est ensuite allé sur du cinéma noir et blanc, notamment Quai des brumes avec Jean Gabin. Là, mes filles faisaient un peu la gueule.

 

Les Héritiers

 

Vous présentez un film qui vous est cher : « Les Héritiers », de Marie-Castille Mention-Schaar, où des élèves très dissipés vont découvrir, grâce au professeur que vous incarnez, l’incroyable résilience des jeunes victimes de la barbarie nazie.

A.A. : Ça a été une aventure insensée. J’ai découvert ce que pouvait être un professeur. Je me suis retrouvée face à des jeunes qui étaient quasiment dans leur rôle. Lors de l’après-midi où Léon Zyguel, rescapé des camps, est venu leur raconter Buchenwald pour cette séquence charnière des Héritiers, j’ai vu ce qui se passait dans leur tête. Il n’aura fallu qu’une demi-journée pour que change leur rapport au monde, et tout cela grâce à un tournage, grâce au cinéma.

Propos recueillis par Christophe Carrière

 

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